Douleur après sternotomie
en quoi consiste le traitement mini-invasif par cryoneurolyse ?
La cryoneurolyse, qu’est-ce que c’est ?
La cryoneurolyse est un traitement mini-invasif consistant à appliquer un froid contrôlé au contact d’un nerf douloureux. Le froid entraîne une interruption temporaire de la conduction nerveuse tout en préservant la structure du nerf. Cette technique est réalisée sous échographie ou scanner pour localiser précisément la zone à traiter.
Elle s’inscrit dans une prise en charge pluridisciplinaire de la douleur post-chirurgicale et ne remplace pas les autres approches médicales ou rééducatives.
A quoi sert la cryoneurolyse dans la douleur post-sternotomie ?
Le traitement peut être proposé en cas de douleur neuropathique persistante de la paroi thoracique, notamment lorsque celle-ci survient après une sternotomie (chirurgie cardiaque), une thoracotomie, la pose d’un drain thoracique ou certains traumatismes.
Ces douleurs sont souvent liées à l’irritation ou la sensibilisation des nerfs intercostaux. La cryoneurolyse est envisagée lorsque les traitements médicamenteux, les infiltrations ou la rééducation restent insuffisamment efficaces.
Comment se déroule une cryoneurolyse au sein de l’Hôpital Américain de Paris ?
Avant l’intervention, une consultation spécialisée permet de confirmer l’indication, d’étudier les examens d’imagerie et d’expliquer les modalités du geste. La décision est discutée avec l’équipe en charge de la douleur postopératoire.
Le jour du traitement, le patient est installé en salle de radiologie interventionnelle. Sous anesthésie locale, une fine sonde est positionnée au contact du nerf identifié. Le froid est appliqué quelques minutes jusqu’à obtenir l’effet recherché. L’intervention dure en général 20 à 30 minutes et se déroule en ambulatoire.
Après le geste, une courte surveillance est assurée avant le retour à domicile. Les activités quotidiennes peuvent souvent être reprises rapidement selon l’intensité de la douleur résiduelle.
Comment bien vous préparer à la cryoneurolyse ?
La préparation est simple. Un jeûne léger peut être recommandé. Les traitements anticoagulants doivent parfois être ajustés. Des examens antérieurs (scanner, IRM, échographie) sont analysés afin de localiser précisément la zone à traiter. Le radiologue et, si besoin, un médecin anesthésiste valident la faisabilité du geste.
Quels sont les bénéfices attendus pour ce traitement ?
Les études disponibles montrent une réduction notable de la douleur dans les semaines suivant le geste chez une majorité de patients. L’effet peut durer plusieurs mois, parfois au-delà d’un an, selon la régénération du nerf.
La cryoneurolyse peut contribuer à améliorer la qualité de vie, diminuer la prise d’antalgiques et favoriser la reprise progressive des activités. Le geste peut être renouvelé si les douleurs réapparaissent.
Cryoneurolyse : quels sont les effets secondaires de ce traitement ?
Les suites sont généralement simples. Une ecchymose, un engourdissement transitoire ou une gêne locale peuvent survenir. Une douleur modérée est possible dans les 24 à 48 heures suivant le geste.
Les complications sévères sont rares dans la littérature. Le nerf n’est pas détruit de manière permanente, ce qui limite les risques fonctionnels.
Questions fréquentes
La cryoneurolyse détruit-elle le nerf de façon définitive ?
Non. Le froid provoque une interruption réversible de la conduction nerveuse sans endommager la gaine protectrice. Le nerf peut se régénérer progressivement avec le temps.
Peut-on traiter plusieurs zones douloureuses lors d’une même séance ?
Oui, plusieurs nerfs intercostaux peuvent être traités au cours de la même procédure selon l’étendue de la zone douloureuse.
Sources & crédits
- Ilfeld BM et al., Regional Anesthesia & Pain Medicine, 2017 – “Cryoneurolysis for postsurgical and chronic pain: a review of clinical evidence.”
- Gabriel RA et al., Pain Physician, 2020 – “Cryoneurolysis for intercostal neuralgia after thoracotomy.”
- Moore DC et al., Pain Medicine, 2019 – “Percutaneous image-guided cryoneurolysis for chronic post-surgical chest wall pain.”