Méralgie paresthésique (douleur de cuisse)
En quoi consiste le traitement mini-invasif par cryoneurolyse ou radiofréquence pulsée ?
Qu’est-ce que la méralgie paresthésique ?
La méralgie paresthésique est une neuropathie du nerf cutané latéral de la cuisse, un nerf exclusivement sensitif. Sa compression — souvent proche de l’épine iliaque antéro-supérieure — provoque :
• une douleur brûlante ou électrique sur la face externe de la cuisse ;
• des fourmillements, picotements ou une diminution de la sensibilité ;
• sans déficit moteur.
Les causes peuvent être mécaniques (vêtements serrés, ceinture, grossesse, prise de poids, chirurgie, posture prolongée) ou parfois sans cause identifiée.
Quand proposer un traitement mini-invasif ?
Un geste ciblé peut être envisagé lorsque :
• le traitement médical et les mesures posturales sont insuffisants ;
• une infiltration cortisonée échoguidée n’a pas apporté de soulagement durable ;
• la douleur persiste au quotidien malgré plusieurs semaines de prise en charge.
Deux techniques mini-invasives peuvent être discutées selon l’évaluation clinique :
• cryoneurolyse : application contrôlée de froid sur le nerf,
• radiofréquence pulsée : modulation réversible du signal nerveux sans destruction.
L’indication est posée au cas par cas, après examen spécialisé.
Déroulement du traitement à l’Hôpital Américain de Paris
Ces procédures sont réalisées en ambulatoire, sous échographie, permettant un repérage précis du nerf.
Cryoneurolyse
• positionnement d’une sonde spécifique au contact du nerf ;
• application de froid contrôlé via un gaz réfrigérant ;
• interruption temporaire de la conduction nerveuse.
Radiofréquence pulsée
• insertion d’une aiguille fine ;
• envoi d’impulsions électriques modulant l’activité nerveuse ;
• technique non destructive.
La procédure dure en moyenne 30 à 45 minutes selon la localisation.
Préparation avant l’intervention
• consultation spécialisée avec examen clinique ;
• électroneuromyogramme si nécessaire ;
• ajustement éventuel des anticoagulants ;
• consentement éclairé et évaluation de la douleur.
Bénéfices attendus
Ces techniques mini-invasives visent à réduire la douleur liée à la compression du nerf et à améliorer le confort au quotidien, lorsque les traitements conservateurs sont insuffisants.
Les effets sont temporaires et peuvent varier selon l’évolution de la neuropathie.
Effets secondaires possibles
Les gestes sont généralement bien tolérés.
Des effets transitoires peuvent survenir :
• engourdissement ou inconfort local ;
• hématome au point d’entrée ;
• réaction douloureuse passagère.
Une récidive des symptômes est possible et peut nécessiter une nouvelle prise en charge.
Les complications sévères rapportées dans la littérature sont peu fréquentes.
Questions fréquentes
Est-ce que ces traitements suppriment définitivement la douleur ?
Non. Ils modulent temporairement le fonctionnement du nerf. Une récidive est possible et un retraitement peut être discuté.
Ces techniques détruisent-elles le nerf ?
Non. La cryoneurolyse et la radiofréquence pulsée agissent de manière réversible et n’entraînent pas de lésion permanente.
Quand envisager un geste mini-invasif ?
Après un traitement conservateur bien conduit (médicaments, mesures posturales, infiltration) et en cas de gêne persistante.
Sources & crédits
- Ilfeld BM, Saulino MF, Trescot AM, et al. Cryoneurolysis for chronic non-cancer pain. Reg Anesth Pain Med, 2022.
- Gabriel RA, Finneran JJ, Trescot A. Cryoneurolysis in chronic pain management. Pain Ther, 2021.
- Chua NH, Vissers KC. Radiofrequency treatments for neuropathic pain. Pain Pract, 2020.