Endométriose
L'endométriose, qu'est-ce que c'est ?
Qu’est-ce que l’endométriose ?
L’endométriose est une affection gynécologique qui se caractérise par la présence de cellules de l’endomètre, muqueuse glandulaire qui tapisse la cavité utérine, en dehors de l’utérus.
L’endométriose est une pathologie qui atteint entre 5 à 10 % des femmes et sa prévalence chez les patientes présentant une infertilité est de l’ordre de 15 à 20 %.
C’est une affection multifactorielle résultant de l’action combinée de facteurs hormonaux liés aux menstruations, de facteurs génétiques et environnementaux, elle nécessite une prise en charge multidisciplinaire.
Quelles zones peuvent être touchées par l'endométriose ?
Les « greffes » de cellules glandulaires de l’endomètre se font dans la majorité des cas sur les organes voisins de l’utérus : les bases ligamentaires de l’utérus, la paroi de l’utérus, les ovaires (endométriome ovarien) , la vessie ou le colon. Parfois, elle peuvent atteindre, la paroi abdominale (endométriome pariétal) et jusqu'au diaphragme.
Ces cellules glandulaires endométriales restent dépendantes du cycle hormonal : ainsi, à chaque cycle, les lésions sont susceptibles de « saigner », provoquant des douleurs, et de façon chronique, des lésions cicatricielles des tissus environnants.
Lorsque les lésions d’endométriose atteignent les trompes ou les ovaires, elles peuvent aussi être une cause d’infertilité.
Quels sont les symptomes de l’endométriose ?
L’implantation anormale de l’endométriose au niveau de plusieurs organes en dehors de l’utérus a deux principales conséquences : la douleur et l’infertilité. Ces symptômes rendent le diagnostic complexe et souvent tardif avec un délai de prise en charge allant de 6 à 10 ans entre leur apparition et le diagnostic.
Les symptômes de l’endométriose sont liés à la définition même de l’affection et à la localisation des lésions endométriosiques, soit au niveau utérin ou au niveau des organes avoisinants l’utérus dans la cavité pelvienne.
Les symptômes les plus évocateurs sont :
- le caractère douloureux des règles (dysménorrhées)
- les désagréments ou douleurs lors des relations sexuelles (dyspareunies)
- les douleurs pelviennes ou quelquefois des maux de dos lorsque l'endomètre est venu se loger en arrière de l’utérus
Tous les autres symptômes sont liés à la diversité des localisations de l’endométriose : il peut s’agir de douleurs mictionnelles, de douleurs digestives, ou de douleurs abdominales mal systématisées.
C’est le caractère cyclique prédominant lors de l’apparition des règles qui est un signe d’alarme faisant évoquer l’endométriose. Mais la maladie peut être également asymptomatique.
Pour le médecin, il est important d’évaluer non seulement la douleur, mais également l’intensité et le retentissement personnel et professionnel de l’affection endométriosique. Il existe une réelle sous-estimation du diagnostic chez les femmes jeunes. L’interrogatoire est capital et doit chercher à préciser des éléments tels que : antécédents maternels, absentéisme scolaire, efficacité préalable de médicaments antalgiques classiques ou des traitements hormonaux type pilules œstroprogestatives.
Dans le cadre du bilan d’une infertilité, ces symptômes évoquant une endométriose sont systématiquement questionnés.
Quels sont les facteurs de risque de l'endométriose ?
Les femmes présentant une endométriose auraient plus souvent des problèmes d’allergie, d’intolérance alimentaire, d’asthme, de problèmes de thyroïde ou de migraines.
On a également retrouvé :
- des antécédents familiaux d’endométriose, notamment de la mère,
- un indice de masse corporelle généralement plus bas, notamment chez les adolescentes, des variations de poids à la baisse souvent plus fréquentes, notamment en cas de localisation ovarienne de l’endométriose ou d’endométriose pelvienne profonde,
- des facteurs de susceptibilité génétique ou environnementale, qui sont difficiles à cerner avec précision.
- des facteurs pouvant contribuer à la genèse et à la persistance de l’endométriose pouvant être multiples :
- environnement local et sanguin élevé en œstrogène,
- anomalie de la réponse immunitaire,
- anomalie génétique pouvant expliquer des formes familiales
- inflammation chronique pelvienne locale,
- augmentation de concentration de « perturbateurs endocriniens » polluants et toxiques, tels que le bisphénol A, les pesticides.
D’autres études ont suggéré un lien entre l’endométriose et les syndromes dépressifs, sans que l’on puisse établir de façon formelle un lien de cause à effet.
Des études récentes évoquent une association significative entre endométriose et certaines maladies auto-immunes, telles que lupus érythémateux disséminés, fibroses multiples, rhumatisme articulaire, inflammation chronique du colon.
Comment est réalisé le diagnostic de l'endométriose au sein de l’Hôpital Américain de Paris ?
Ce sont principalement des syndromes douloureux aigus ou chroniques, ou un problème d’infertilité qui amènent les patientes à consulter.
- Notre service de gynécologie propose 5 bureaux de consultations à même d’offrir une prise en charge et une évaluation première de l’endométriose
- Au sein de notre service d'Assistance Médicale à la Procréation, les symptômes évoquant une endométriose sont systématiquement questionnés dans le cadre du bilan d’une infertilité
Dans ces deux cas, le diagnostic reposera sur l’interrogatoire et l’examen clinique de la patiente. De façon régulière, les différents services au sein de l'hôpital participent à des réunions de concertation pluridisciplinaire, au cours desquelles sont discutées des propositions de traitement médical, de chirurgie ou de protocole de fécondation in vitro.
Le diagnostic d’endométriose repose concrètement sur deux examens d’imagerie :
- l’échographie pelvienne
- l’IRM pelvienne lorsqu'une endométriose profonde est suspectée
Ces examens sont réalisés sur place au sein de notre service d'Imagerie, par des médecins radiologues spécialisés et référents dans le domaine de l’endométriose.
Quels sont les différents traitements mis en place au sein de l’Hôpital Américain ?
La prise en charge de l’endométriose au sein de l'Hôpital Américain de Paris est pluridisciplinaire et mobilise plusieurs spécialistes en fonction des symptômes et de la gravité de l'affection : médecins spécialisés dans la prise en charge de la douleur, chirurgiens gynécologiques, chirurgiens urologues, chirurgiens digestifs.
En cas d’endométriose, votre médecin référent vous dispensera une information éclairée quand aux différentes possibilités de traitements et différentes voies seront explorées, en fonction de l’efficacité des traitements antérieurs, de l’intensité et de la caractérisation de la douleur, de la sévérité et de la localisation de l’endométriose, et des attentes de la patiente en fonction d’un éventuel souhait de grossesse.
1. Antalgiques et alternatives thérapeutiques non médicamenteuses :
Après évaluation de la douleur et de son retentissement sur la vie personnelle, les traitements antalgiques classiques seront prescrits après avis spécialisés. La tolérance de ces traitements sera à évaluer au fur et à mesure de l’évolution de l’endométriose et des effets bénéfiques. Les prescriptions d’anti-inflammatoires non stéroïdiens seront à éviter.
Des options thérapeutiques non médicamenteuses seront également proposées dans le cadre de consultations spécifiques, notamment l’acupuncture, l’ostéopathie, le yoga.
2. Traitements Hormonaux
3. Traitement Chirurgical
Le choix du traitement chirurgical sera systématiquement décidé après réunion pluridisciplinaire. Si la chirurgie est nécessaire, une prise en charge par notre équipe de chirurgiens spécialisés sera organisée (chirurgie coelioscopique mini-invasive, chirurgie assistée par robot ou encore chirurgie spécialisée dans le cadre urologique ou digestif).
Lors d’un traitement chirurgical d’endométriose, la voie d’abord coelioscopique est recommandée.