Thyroïde (dysfonctionnements)

Les maladies de la thyroïde touchent plus de 15 % de la population française. De plus, les nodules thyroïdiens sont présents chez plus de 50 % des femmes de plus de 50 ans et sont 2 à 3 fois plus fréquents chez les femmes que chez les hommes.

Que faut-il savoir sur la thyroïde ?

La thyroïde est une glande en forme de papillon située au milieu du cou en avant de la trachée, formée de 2 lobes, situés de part et d’autre de la trachée, en dessous du larynx. Son rôle est de produire des hormones (glande endocrine) qui sont libérées dans le sang pour réguler le fonctionnement de nombreux organes.
Derrière la glande thyroïde, il existe quatre petites glandes très fragiles, chargées de réguler le calcium dans l'organisme : les parathyroïdes. 
Deux petits nerfs sont accolés en arrière de la glande de chaque côté. Ils s'occupent de faire bouger les cordes vocales. Leur traumatisme peut dans certains cas être responsable d'un changement de voix.


Le contrôle de la production des hormones
Les hormones thyroïdiennes ont une action générale axée sur la stimulation de l’activité cellulaire : elles régulent entre autres la fréquence cardiaque, le poids, la température, le sommeil, la nervosité..... Elles sont essentielles au bon fonctionnement de nombreux organes vitaux, à tous les âges de la vie. 


T3, T4, TSH
Parmi les hormones produites par la thyroïde, les 2 principales sont la T3 (triodothyronine) et la T4 (thyroxine). Leur synthèse est régulée par 2 structures situées dans le cerveau : l’hypothalamus et l’hypophyse. L’hypothalamus agit sur l’hypophyse qui agit elle-même sur la thyroïde en sécrétant la TSH dont le rôle est primordial car c’est elle qui règle le taux de sécrétion des hormones thyroïdiennes T3 et T4. Ce mécanisme permet une régulation très fine du taux d’hormones thyroïdiennes dans le sang. Pour un bon fonctionnement, un bon dosage est essentiel !
 

Quels sont les différents dysfonctionnements de la thyroïde ?

  • L’hyperthyroïdie 

    Il s’agit d’une augmentation anormale de la production d’hormones thyroïdiennes : T3 /T4 hautes et TSH basse. Lorsque la thyroïde fonctionne en « surrégime », elle produit trop d’hormones qui elles-mêmes poussent les organes au surrégime et provoquent un certain nombre de troubles du fonctionnement. L’hyperthyroïdie est plus fréquente chez les femmes que chez les hommes et ses manifestations sont multiples et d’intensité variable d’une personne à l’autre.

    Les causes de l’hyperthyroïdie : 

    • maladie auto-immune, avec des anticorps qui attaquent la thyroïde et provoquent une inflammation (thyroïdite) et une hyperactivité de la thyroïde (maladie de Basedow, parfois aussi la maladie d'Hashimoto à ses débuts), 
    • nodule thyroïdien hypersécrétant  « toxique »
    • goitre thyroïdien

    - Maladie de Basedow ou « Grave‘s disease »

    Il s’agit d’une maladie auto-immune qui se déclare le plus souvent chez les jeunes femmes entre 20 et 30 ans. L’organisme fabrique des anticorps qui stimulent le fonctionnement de la glande thyroïde qui se défend en secrétant une quantité anormale d’hormones.  Le diagnostic est réalisé grâce à l’analyse clinique avec des symptômes d’hyperthyroïdie : amaigrissement, nervosité, augmentation de la fréquence cardiaque… L’échographie retrouve une augmentation diffuse de la glande thyroïde (goitre) et on trouve dans le sang la présence d’anticorps spécifiques appelés TRACK. 

    Le traitement est le plus souvent médical. Les anti-thyroïdiens de synthèse permettent de bloquer la production d’hormones. Pour les femmes en désir de grossesse, les anti-thyroïdiens de synthèse sont contre-indiqués et l’on propose d’emblée l’ablation chirurgicale. L’ingestion d’un comprimé d’iode radioactif est également parfois utilisé.
    Dans 50 % des cas la maladie disparaît d’elle-même après quelques mois, mais le taux de rechute est important. Lorsque le traitement n’est plus efficace, il faut pratiquer l’ablation de la glande thyroïde et prescrire au patient des hormones de synthèse. 
        
    - Maladie d’Hashimoto à son début

    Elle est secondaire à la présence d’anticorps antithyroïdiens. La maladie se caractérise au début par une hyperthyroïdie puis progressivement la glande diminue en taille (hypothyroïdie). Le diagnostic est le même que pour l’hyperthyroïdie et le traitement est le plus souvent médical. 
        
    - Nodule thyroïdien hyper secrétant ou « toxique »

    Il s’agit d’une augmentation des hormones thyroïdiennes par un nodule de la glande, sans commande de l’hypophyse. Souvent découvert par hasard à la palpation du cou, son diagnostic se fait grâce à la scintigraphie. Le traitement proposé est l’ingestion d’iode radioactif qui va se fixer sur la glande thyroïdienne ou seulement sur l’adénome et va le détruire. Progressivement apparaîtra une euthyroïdie (TSH normale). L’iode 131 étant un isotope radioactif, il émet des rayonnements et se désintégrera spontanément. L’iode 131 est le traitement de première intention aux US et au Canada. En France, on l’utilise plus fréquemment dans les nodules hyper-sécrétants. En cas de récidive et/ou si la patiente désire une grossesse, l’ablation chirurgicale est d’emblée proposée.

  • L’hypothyroïdie 

    Il s’agit de la baisse de la sécrétion des hormones thyroïdienne T3 /T4 basse et TSH augmentée par rétrocontrôle. 

    Lorsque la thyroïde fonctionne au ralenti, elle produit moins d'hormones et les organes sont donc moins stimulés. Ils fonctionnent eux aussi au ralenti. Cette pathologie se déclare le plus souvent surtout chez les femmes, après 50 ans.

    Les causes de l’hypothyroïdie :

    • La maladie d’Hashimoto, à son stade secondaire est la cause la plus fréquente d'hypothyroïdie. 
    • L'ablation de la glande thyroïde
    • Certains médicaments destinés à soigner des pathologies cardiaques.

    Le diagnostic se fait grâce à l’échographie et la présence dans le sang d’anticorps antithyroïdiens.
    Le traitement repose sur la prise d’hormones thyroïdiennes qu’il faudra régulièrement surveiller pour ajuster les taux (TSH à 1). 

    Les hypothyroïdies (défaut de sécrétion de la glande) sont traitées par l’apport de l’hormone thyroïdienne synthétisée, la thyroxine. Elle représente 97 % des prescriptions. Seul 3 à 5 % des patients sont traités par une autre hormone synthétisée associant 80 % de T4 et 20 % de T3. 

  • Le nodule de la thyroïde

    C'est une pathologie très fréquente. On estime en effet que 50% de la population présente un nodule de la thyroïde supérieur à 1 cm. Il existe plusieurs types de nodules, le plus souvent bénins (dans 90 à 95 % des cas). 

    Les micro-nodules : inférieurs à 1 centimètre. Ils nécessitent une simple surveillance tant il est peu probable qu'ils soient cancéreux.

    • Les nodules hyper secrétants ou « toxiques » (cf. plus haut), qui sont le plus souvent de nature bénigne.
    • Les nodules non-sécrétants : tumeurs bénignes, qui ne produisent pas d'hormones et qui sont donc inoffensifs.
    • Les nodules cancéreux qui sont plus rares mais doivent impérativement être supprimés par la chirurgie. Un nodule de plus de 4 cm est malin dans près d'un quart des cas. Il faudra donc l'opérer d'emblée. Toute la difficulté est de rechercher et d'éliminer un cancer tant le nombre de nodules est important.
  • Le goitre de la thyroïde

    Il s'agit d'une augmentation diffuse de volume de la glande thyroïde qui peut présenter une protubérance disgracieuse à la base du cou. 

    Il existe différents types de goitres : 

    • Le goitre simple : il concerne 4 à 5 % de la population –et a souvent une origine familiale. Il est assez fréquent à l’adolescence.
    • Le goitre nodulaire : c’est lorsque la thyroïde est augmentée de volume avec de nombreux nodules. Plus ils sont nombreux, plus le risque de cancer est élevé. Le suivi sera d'autant plus difficile que le nombre de nodules est important et/ou que la taille des nodules est grande.

Quels sont les facteurs de risque de l’hyperthyroïdie et de l’hypothyroïdie ?

  • Les facteurs de risque de l’hyperthyroïdie sont le terrain familial, une carence en iode ainsi qu’une sur-exposition aux pesticides et polluants chimiques.
  • Les facteurs de risque de l’hypothyroïdie sont le terrain familial, une carence en iode et la prise de certains médicaments.

chiffres clés

  • Les maladies de la thyroïde touchent plus de 15% de la population française.
  • Les nodules thyroïdiens sont présents chez plus de 50 % des femmes de plus de 50 ans et sont 2 à 3 fois plus fréquents chez les femmes que chez les hommes.
  • Près de 5 % d’entre eux présentent un foyer cancéreux.
  • Environ 4 000 cancers de la thyroïde sont découverts chaque année en France ; ce nombre est en constante augmentation, d’environ 6 % par an. 40000 patients sont opérés de la thyroïde par an.
     

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American Hospital of Paris
2023-04-20T10:15:00