Chimioembolisation hépatique

La chimioembolisation hépatique est une intervention de radiologie interventionnelle mini-invasive couramment utilisée à l’Hôpital Américain de Paris pour ralentir la progression du cancer du foie et en contrôler les symptômes.

En quoi consiste ce traitement ?

Qu'est-ce que le cancer du foie ?

Le cancer du foie est le 5ème cancer le plus courant et la 2ème cause la plus fréquente de décès lié au cancer dans le monde, avec 854 000 nouveaux cas et 810 000 décès par an, représentant 7% de tous les cancers (1).

Le carcinome hépatocellulaire (CHC) représente 90 % des cancers primitifs du foie. Il est le plus souvent associé à des facteurs de risque tels que la cirrhose hépatique, l'hépatite B ou C, l'alcoolisme chronique et la stéatose hépatique non alcoolique.

Il y a 4 types de traitements du cancer du foie :

  • la résection chirurgicale partielle
  • la greffe
  • la destruction tumorale percutanée
  • la chimioembolisation

À quoi sert la chimioembolisation hépatique ?

La chimioembolisation hépatique est une intervention de radiologie interventionnelle innovante utilisée pour ralentir la progression de la tumeur du foie et en contrôler les symptômes. Cette technique combine 2 approches complémentaires :

  1. La chimiothérapie ciblée, consistant à administrer directement des agents chimiothérapeutiques au sein de la tumeur ;
  2. L’embolisation, consistant à boucher les artères alimentant la tumeur à l’aide d’agents embolisants afin d’entraîner une ischémie et favoriser la destruction des cellules cancéreuses.

Contrairement à la chimiothérapie traditionnelle, la chimioembolisation réduit considérablement l'exposition du reste du corps aux médicaments, concentrant leur effet directement dans la tumeur. Elle permet ainsi de limiter les effets secondaires couramment associés à la chimiothérapie systémique.

Recommandée pour les patients atteints de cancer du foie qui ne peuvent pas subir une intervention chirurgicale, cette option thérapeutique peut également être envisagée en attente d'une greffe de foie. Cependant, elle est contre-indiquée en présence de métastases dans d'autres organes ou d'une obstruction de la veine porte.

Comment se déroule la chimioembolisation hépatique au sein de l’Hôpital Américain de Paris ?

La chimioembolisation hépatique à l'Hôpital Américain de Paris est une procédure couramment réalisée par notre équipe pluridisciplinaire comprenant radiologues interventionnels et oncologues. Chaque cas est examiné minutieusement par un collège de professionnels, garantissant une approche sur-mesure et coordonnée pour chaque patient.

Procédure

Le jour de l’intervention, vous serez accueilli dans une salle de radiologie spécialisée, offrant des conditions d'asepsie comparables à celles d'un bloc opératoire. Allongé sur notre table d'intervention équipée des dernières technologies d'imagerie médicale, vous resterez conscient tout au long de la procédure, qui se déroulera sous anesthésie locale.

Le radiologue interventionnel débute la procédure en effectuant une petite incision au niveau du pli de l'aine, afin de permettre l'insertion d'un microcathéter dans l'artère fémorale. Guidé en temps réel par nos équipements d'imagerie, le cathéter progresse à travers les vaisseaux sanguins jusqu’à atteindre le foie. 

Une fois le microcathéter positionné sur le lieu de la tumeur, le radiologue interventionnel injecte un produit iodé pour réaliser une artériographie, nous permettant de localiser précisément l'artère alimentant la tumeur. Il dirige alors le cathéter vers cette artère spécifique et administre le traitement de chimioembolisation. Celui-ci inclut un médicament de chimiothérapie agissant directement sur la tumeur et des agents d'embolisation (billes microscopiques), permettant de priver la tumeur de son approvisionnement en sang.

Durée de l’intervention

La chimioembolisation hépatique est une procédure relativement rapide, généralement réalisée en 1 à 2 heures. La durée exacte peut varier en fonction de la complexité de la tumeur et de la réponse du patient à la procédure.

Suivi post-opératoire

Suite à l’intervention, vous serez généralement hospitalisé pendant 24 à 48 heures. Cette période d'observation nous permet de détecter d'éventuelles complications ou effets secondaires, nous assurant de pouvoir intervenir immédiatement si nécessaire.

Coût et remboursement

Le coût de la chimioembolisation hépatique est généralement couvert par l'assurance maladie et les mutuelles. Des éventuels frais supplémentaires peuvent être associés aux honoraires médicaux et hospitaliers, ces derniers font l’objet d’une communication transparente et sont conformes aux recommandations de l'ordre des médecins.

Comment bien vous préparer à la chimioembolisation hépatique ?

Le jour de votre consultation, assurez-vous d’apporter les documents suivants :

  • Bilans d’imagerie ;
  • Bilans biologiques ;
  • Résultats de prise de sang ;
  • Liste de vos traitements médicamenteux.

Chimioembolisation hépatique : quels sont les résultats obtenus pour ce traitement ?

D’après une méta-analyse réalisée en 2003 (2), la chimioembolisation améliore la survie des patients atteints d'un carcinome hépatocellulaire non résécable et pourrait devenir le traitement standard. Une étude de 2021 (3) montre également que la chimioembolisation semble être une option efficace pour contrôler localement le cancer du foie chez les patients pour lesquels la chirurgie n'est pas possible, permettant :

  • Une réduction de la taille de la tumeur, contribuant ainsi à contrôler la croissance du cancer;
  • Une amélioration de la survie des patients atteints de cancer du foie, en améliorant la réponse au traitement ;
  • Un contrôle des symptômes associés au cancer du foie, améliorant ainsi la qualité de vie des patients.

La chimioembolisation hépatique est également efficace pour le traitement de l’hémangiome hépatique, une tumeur du foie bénigne. Selon une revue d’études réalisée en 2019 (4), cette procédure a entraîné une diminution de la taille de la tumeur chez 1100 patients sur 1223 (89,9%) ainsi qu'une amélioration ou une disparition des symptômes chez 1080 patients sur 1096 (98,5%). Elle pourrait ainsi être considérée comme une alternative viable à la résection.

Chimioembolisation hépatique : quels sont les effets secondaires de ce traitement ?

Après l'intervention, vous pourriez ressentir un syndrome de postembolisation, associant nausées, douleurs abdominales et légère fièvre, généralement de courte durée (moins de 10 jours). Votre médecin vous prescrira un traitement adapté.

Des complications rares, comme un hématome à l'aine ou une infection sur le site de la chimioembolisation, peuvent survenir. Nous les traitons promptement avec les meilleures pratiques médicales.

Dans des cas très exceptionnels, une perte de cheveux (alopécie) peut également se manifester. Elle est toujours temporaire.

Cancer du foie : chiffres clés

American Hospital of Paris
2024-03-26T12:07:09