La douleur et l'endométriose
L’endométriose est une pathologie de plus en plus reconnue et prise en charge. 50% des patientes présentent des douleurs pelvi-périnéales (cohorte CONSTANCE en France en 2016).
Symptômes et genèse des douleurs chroniques
Dans l’endométriose, les symptômes ressentis par les patientes ne sont pas reliés de façon linéaire à l’importance des lésions vues en imagerie ou au bloc opératoire lors des chirurgies.
L'origine des douleurs chroniques est influencée par une prédisposition génétique, des événements de vie antérieurs (notamment traumatisme et abus sexuel), des facteurs déclenchants (stress) et des facteurs d’entretien (anxiété, catastrophisme, stratégie de coping négatif). C’est le sens du modèle bio-psycho-social de Engel. Une approche globale est nécessaire pour couper ce cercle vicieux.
Mécanismes de la douleur
Les douleurs pelviennes ont des caractéristiques spécifiques avec des mécanismes d’hypersensibilisation plus marqués. Le système nerveux viscéral est uniquement composé de fibres Adelta et C, donc ne circulent que les informations du système nerveux sympathique et de la douleur. Si on perçoit une distension digestive, il s’agit d’une perception nociceptive.
Différents mécanismes concourent à entraîner le système à la douleur tels que l’activation du système NMDA qui le potentialise (le triptyque de la douleur du Dr Lhuillery) et l’activation du système nerveux sympathique ou système de stress (Douleurs SFETD 2010 : caractéristiques des douleurs neuropathiques).
Typologie des douleurs
Les douleurs de l’endométriose sont principalement de type neuropathique dues aux lésions du petit bassin qui contient beaucoup de fibres nerveuses. Ceci explique que les antalgiques classiques peuvent être inefficaces. Il existe également une composante inflammatoire au moment des règles.
L’immobilité ligamentaire entraîne des conséquences locales telles que l’aggravation de douleurs lors des rapports sexuels, la dysurie, les troubles fonctionnels intestinaux et enfin les douleurs lombo-rachidiennes.
La prise en charge
L’effet des traitements hormonaux et de la chirurgie sur les douleurs de l’endométriose est variable. Chaque patiente est unique. La prise en charge est donc individualisée, multidisciplinaire et globale.
Le médecin de la douleur pourra alors proposer une ou plusieurs stratégies thérapeutiques : thérapeutique médicamenteuse spécifique de la douleur chronique, neurostimulation transcutanée, lutte contre l’immobilité ligamentaire, lutte contre l’hypersensibilisation centrale et périphérique, optimisation du sommeil, diminution de l’inflammation.
