Arthrose de l'épaule ou omarthrose

Dans l’épaule il existe une articulation entre l’omoplate et l’humérus (la partie supérieure de l’os). Celle-ci est recouverte de cartilage. Quand il n’y en a plus, il y a de l’arthrose : si elle se situe dans l’épaule, on appelle cela une omarthrose.

L’omarthrose signifie littéralement "arthrose de l’épaule

Le rôle de cette couche de cartilage, est d’assurer le glissement indolore des surfaces articulaires qui permettent les mouvements de l’épaule. Sa dégénérescence entraîne des frottements douloureux entre les os. On observe parfois également des excroissances osseuses appelées ostéophytes.

L’arthrose de l'épaule est invalidante car elle a un fort impact sur la fonction des membres supérieurs. Généralement, les femmes sont plus touchées. Les deux côtés sont parfois atteints.

 

Deux types d'arthrose d'épaule

  • 1

    L’omarthrose primaire

    Elle découle d’une maladie du cartilage, ce dernier est malade et le patient développe cette omarthrose. Ce cas de figure est très peu fréquent : il représente environ 3 % des cas. L’omarthrose primaire peut découler d’une maladie inflammatoire comme une polyarthrite rhumatoïde ou d’une autre maladie comme l’ostéochondromatose (petites masses cartilagineuses) : « pour prendre une image, l’articulation est comme une roue. Le pneu s’use petit à petit et, à la fin, on roule sur les jantes. Et c’est à ce moment que les douleurs arrivent. »

  • 2

    L'omarthrose excentrée ou omarthrose secondaire à une rupture des tendons de l’épaule

    L’épaule comprend des tendons appelés coiffe des rotateurs. Il y en a quatre (un devant, un dessus et deux derrières) ils ont pour fonction de maintenir la tête de l’épaule en place et de la bouger. Il arrive très fréquemment qu’un de ces tendons se rompe. Après cette rupture, la tête de l’épaule monte petit à petit et finit par se retrouver à un endroit où elle ne devrait pas être. Cela entraîne des frottements et donc de l’arthrose.

Quels sont les symptômes de l’arthrose de l’épaule (omarthrose) ?

Le principal symptôme de l’omarthrose est la douleur.

Celle-ci est diffuse. C’est-à-dire qu’un patient atteint d’omarthrose va ressentir des douleurs dans le bras, dans la nuque et pas à un endroit spécifique. D’autre part, cette douleur entraîne un manque de fonction. L’épaule va être de plus en plus raide et le patient va de moins en moins réussir à se mobiliser. Les mouvements sont alors limités : il devient difficile voire impossible de mettre la main en l’air ou dans le dos. L’arthrose entraîne une véritable raideur articulaire. La douleur se réveille lorsque l’épaule est mobilisée dans un mouvement. Elle peut également entraîner des douleurs nocturnes très invalidantes. Le patient se réveille fréquemment, la nuit.

L’usure du cartilage ne se fait pas soudainement. Il s’agit d’une évolution progressive. Dans un premier temps, les symptômes de l’arthrose de l’épaule ne sont pas faciles à identifier. Il s’agit d’une maladie assez bien supportée par les patients au tout début. À ce stade, le patient ressent des douleurs intermittentes dues à l’inflammation. Il peut également avoir des blocages temporaires de l’épaule et une sensation de craquement.

En règle générale, quand l’omarthrose évolue, la douleur est quotidienne. Cela peut amener le patient à ne plus bouger son épaule et ainsi entraîner une incapacité fonctionnelle.

Quand faut-il consulter pour de l'arthrose d'épaule ?

La douleur quotidienne et le risque d’incapacité fonctionnelle de l’épaule nécessitent une visite chez le médecin dès l’apparition des premiers symptômes. Pour cela, le patient peut consulter son médecin généraliste dans un premier temps ou un rhumatologue. Les professionnels de la santé pourront diagnostiquer l’arthrose de l’épaule et mettre en place un traitement médical. Si une intervention chirurgicale est nécessaire, il faut alors consulter un chirurgien orthopédiste spécialisé dans l’épaule.

Anatomie de l'épaule

Quels sont les examens pour le diagnostic de l'arthrose d'épaule ou omarthrose ?

Tout d’abord, le spécialiste commence par un examen clinique. Le médecin fait le point sur les différents symptômes du patient et sur la douleur qu’il ressent. Plusieurs signes permettent en effet de suspecter une arthrose au niveau de l’épaule.

Par la suite, l’examen clinique est complété par d’autres pour confirmer ou non le diagnostic, comme une radiographie standard qui permet de visualiser les os de l’épaule. Pour cela, des clichés de l’épaule sont pris de face et de profil. Plusieurs signes sont alors à chercher, comme un amincissement anormal de l’articulation, une tête de l’huméral qui a perdu sa forme sphérique ou la présence d’un ostéophyte. De plus, ces clichés permettent de déterminer s’il s’agit d’une omarthrose centrée ou d’une omarthrose excentrée. Le résultat de la radiographie peut également donner une indication du stade de développement de l’omarthrose : débutante, moyenne ou avancée.

À la radiographie, le médecin peut associer une échographie. Cela lui permet de juger de la qualité des tendons de l’épaule.

Enfin, un scanner permet d’évaluer l’état de la coiffe des rotateurs ainsi que la qualité des os en prévision d’une éventuelle pose de prothèse. Ces examens complémentaires ont pour but de déterminer quel est le meilleur traitement pour le patient.

Quels sont les traitements de l’omarthrose ?

Le médecin débute généralement par prescrire un traitement médical et de la rééducation, plus ou moins associés à des infiltrations. La rééducation est utile pour maintenir la mobilité restante.

Certains médecins utilisent la méthode « PRP » (Plasma Riche en Plaquettes). L'injection de PRP consiste à introduire dans l'articulation douloureuse des plaquettes issues du sang du patient lui-même. Riche en facteurs de croissance, ce concentré de plasma a des propriétés régénératrices sur le cartilage abîmé. Cependant, cette méthode n’a pas encore fait ses preuves. Au fil du temps, ce genre de traitements perd de son efficacité. Une intervention chirurgicale devient alors parfois nécessaire.

On peut alors proposer une prothèse d’épaule.

La mise en place d’une prothèse d’épaule peut s’avérer nécessaire dans plusieurs situations : en cas d’arthrose et donc d’usure sérieuse du cartilage, en cas de fracture complexe de l’épaule ou en cas de lésion invalidante et non réparable des tendons de la coiffe des rotateurs. Il existe deux types de prothèse d’épaule : la prothèse d’épaule inversée et la prothèse d'épaule anatomique. Elles sont différentes sur le plan mécanique et ne sont pas indiquées dans les mêmes situations.

L’Hôpital Américain de Paris bénéficie des dernières avancées technologiques pour la mise en place des prothèses d’épaule, avec notamment l’aide de la réalité mixte qui permet une optimisation de la pose.

La prothèse d'épaule inversée (totale)

On appelle ce type de prothèse « inversée » car la partie sphérique de la prothèse est positionnée sur l'omoplate et la partie concave sur l'humérus. La prothèse inversée d’épaule permet globalement à l’épaule de fonctionner même si la coiffe des rotateurs est défaillante. Lors de l’intervention, le chirurgien va inverser les surfaces articulaires, ce qui permet d’abaisser l’humérus et de faire refonctionner le muscle deltoïde qui pallie ainsi l’absence de tendons de la coiffe.

L’intervention pour la mise en place d’une prothèse totale d'épaule inversée dure environ 45 minutes. Elle est réalisée par un chirurgien orthopédiste, spécialiste de l’épaule. L’intervention se déroule majoritairement en ambulatoire (sans nuit à l’hôpital) mais peut parfois nécessiter une nuit d’hospitalisation.

Au début de l’intervention, l’anesthésiste endort l’épaule avant de pratiquer une courte anesthésie générale. A l’issue de l’intervention, la cicatrice mesure environ 10 centimètres. La rééducation peut se faire en ville ou à l’hôpital mais ne nécessite pas de séjour en centre de rééducation, sauf dans certains cas particuliers.

A l’issue de l’intervention, l’utilisation du bras doit être limitée aux activités simples de la vie quotidienne et le bras est immobilisé la nuit et une partie de la journée par une attelle. La rééducation commence dès le lendemain de l’intervention (auto-rééducation et séance de kinésithérapie). Le chirurgien précisera la fréquence et la durée de la rééducation ainsi que les étapes de mobilisation du bras.

La prothèse d'épaule anatomique (totale)

Lorsque les tendons de la coiffe des rotateurs sont fonctionnels, l'intervention consiste à reproduire l'anatomie naturelle. Ainsi, la prothèse anatomique d'épaule permet de reconstruire l’épaule telle qu’elle était avant la maladie avec des implants personnalisés (mise en place d’une sphère métallique pour remplacer la tête humérale et d’une cupule pour remplacer la glène de l'omoplate).

L’intervention pour prothèse totale d'épaule anatomique est habituellement réalisée en ambulatoire. Dans certains cas, elle peut nécessiter une à deux nuits d’hospitalisation. Le chirurgien pratique une incision d’environ 10 centimètres. Au début de l’intervention, l’anesthésiste pratique d’abord une anesthésie loco-régionale (pour un meilleur confort après l’intervention), puis une anesthésie générale légère. Le chirurgien pratique ensuite une incision d’environ 10 centimètres pour installer la prothèse.

A l’issue de l’intervention, le bras est immobilisé jour et nuit par une attelle pendant quelques semaines. La rééducation commence dès le lendemain de l’intervention. En plus des exercices d’auto-rééducation qui sont proposés au patient, la rééducation avec un kinésithérapeute peut être réalisée en ville ou à l’hôpital mais ne nécessite pas obligatoirement de séjour dans un établissement de soins de suite.

Prendre rendez-vous

En savoir plus
American Hospital of Paris
2023-01-10T17:30:08