Docteure tenant un coeur en plastique.

Fibrillation atriale

La fibrillation atriale, ou fibrillation auriculaire (FA), est un trouble du rythme cardiaque dans lequel les cavités supérieures du cœur (oreillettes) se contractent trop rapidement et de façon irrégulière.

Symptômes, risques et traitements

Des impulsions électriques rapides et anormales se propagent dans les cavités supérieures du cœur pour y déclencher des contractions irrégulières et incontrôlées. L’efficacité de la pompe cardiaque, et donc de la performance du cœur, se réduit.

Il existe 3 principaux types de fibrillation atriale :

  • la fibrillation atriale paroxystique dont la durée du plus long épisode est inférieure à 7 jours ;
  • la fibrillation atriale persistante dont le plus long épisode se prolonge au delà de 7 jours et qui a peu de probabilité de s’arrêter spontanément ;
  • la fibrillation atriale permanente pour laquelle il devient très difficile de rétablir le rythme cardiaque normal, malgré les traitements. Dans cette situation, le patient et le médecin peuvent décider, ensemble, de ne plus chercher à arrêter la fibrillation atriale car trop ancienne et ainsi difficile à soigner.
Schéma montrant le fonctionnement d'un coeur sain au côté d'un coeur atteint de fibrillation atriale.

La fibrillation atriale est une arythmie évolutive. En effet, 1 patient sur 5 en fibrillation atriale paroxystique présente, en l'espace d'une année, une évolution vers une forme persistante, voire permanente si elle n’est pas traitée. S'ajoute à cela une augmentation du risque de comorbidité associée, la FA devient ainsi de plus en plus difficile à traiter avec l'âge et les épisodes surviennent plus longtemps à des fréquences plus courtes si la pathologie n’est pas prise en charge rapidement. Le diagnostic précoce de la fibrillation atriale et son traitement sont donc primordiaux !

Comparaison du rythme cardiaque d'un cœur sain et d'un cœur en fibrillation cardiaque.

Quels sont les facteurs favorisant la fibrillation atriale ?

Le premier facteur est l’âge. Un adulte sur 4 de plus de 40 ans développera de la FA au cours de sa vie. Le risque devient donc très important chez les individus de plus de 65 ans. Ainsi, près de 8 adultes sur 10 de plus de 65 ans seront atteints d’arythmie de type fibrillation atriale, ou flutter atrial. C'est un enjeu majeur de santé publique. Il s’agit de l’arythmie la plus fréquente chez les adultes avec plus de 43,6 millions de personnes atteintes dans le monde. En France, entre 660 000 et 1 000 000 de personnes sont affectées par la fibrillation atriale. On comptabilise jusqu’à 230 000 nouveaux cas par an en France. Ces données croient constamment du fait de facteur tel que le vieillissement de la population.

Par ailleurs, nous avons les facteurs liés au mode de vie :

  • l’obésité ;
  • la consommation excessive d’alcool peut déclencher une arythmie ;
  • les risques de maladies cardiovasculaires : tabagisme, stress, caféine et autres stimulants ;
  • le niveau d’activité physique.

Et certaines pathologies :

  • l’hypertension artérielle ;
  • l’insuffisance cardiaque ;
  • l’historique d’infarctus ;
  • la coronaropathie et d’autres maladies cardiaques ;
  • les troubles respiratoires du sommeil (par exemple, l’apnée du sommeil);
  • le diabète.

En fonction de la situation, le médecin pourra réaliser des examens complémentaires permettant de détecter les facteurs déclenchant l’arythmie.

Quels sont les symptômes de la fibrillation atriale ?

Les symptômes de la fibrillation atriale varient considérablement . Chez 65 % des patients, ils consistent en un pouls rapide et irrégulier avec la sensation de palpitation cardiaque. S'ajoute à cela la fatigue, ressentie par 50 % des patients, et les difficultés respiratoires puisque le cœur propulse le sang moins efficacement dans l’organisme (43 % peuvent être essouflés).

Plus de 50 % des patients atteints de fibrillation atriale ont une capacité réduite pour faire une activité physique.

Plus de 50 % des personnes atteints de FA voient leurs capacités physiques amoindries.

Variations de la fréquence et de la sévérité des symptômes

La fréquence et la sévérité des symptômes varient fortement d’un patient à l’autre. Le temps influe également, et de façon considérable, dans le développement de cette pathologie. Toutefois, la fibrillation atriale peut passer inaperçue chez certaines personnes qui ne ressentent aucun symptôme.

En effet, un patient sur 3 atteint de fibrillation atriale est asymptomatique. Les recommandations suggèrent un dépistage systématique et répétitif des patients de plus de 65 ans avec notamment la prise de pouls et la réalisation d’un électrocardiogramme. Il est aussi recommandé de réaliser un dépistage systématique chez les patients à fort risque d’accident vasculaire cérébral afin d’identifier ceux qui pourrait bénéficier d’un traitement anticoagulant préventif.

En cas de doute, parlez-en à votre médecin.

Quels sont les risques que présente la fibrillation atriale ?

La fibrillation atriale augmente le risque de développer de maladies potentiellement mortelles.

  • Le risque de décès : il peut être 3,5 fois plus important chez les patients avec fibrillation atriale. La mortalité, toute cause confondue, est augmentée de plus de 46 %.
  • Le risque d’accident vasculaire cérébral ischémique : 20 à 30 % des accidents vasculaires (AVC) ischémiques sont une conséquence de la fibrillation atriale. D’ici 2030, elle sera responsable de 280 000 à 340 000 nouveaux AVC ischémiques.
  • Le risque d’insuffisance cardiaque : 30 % des patients avec fibrillation atriale sont concernés, avec un risque accru de 399 % de présenter une insuffisance cardiaque.
  • Le risque de démence vasculaire et de déclin cognitif peut être 1,6 fois plus important chez les patients atteint de fibrillation atriale.
  • Le risque de dépression concerne jusqu’à 20 % des patients avec fibrillation atriale. Les patients peuvent même présenter des idées suicidaires.
  • Plus de 60 % des patients avec FA ont une altération de la qualité de vie.
  • Le risque d’hospitalisation : les patients avec fibrillation atriale présentent un risque d’hospitalisation de 10 à 40 % dans l’année.

Quels sont les traitements ?

De nos jours, il existe différentes manières de traiter la fibrillation atriale.

  • Les médicaments anticoagulants : ils permettent de prévenir les accidents vasculaires cérébraux liés à la FA.
  • Les médicaments pour ralentir la fréquence cardiaque : il ne s’agit pas d’un traitement curatif mais seulement d’un traitement ralentisseur. Utilisé dans l’attente de la mise en place d’un traitement curatif ou si la fibrillation atriale est trop ancienne et donc difficile à traiter. Ils sont prescrits si le cœur bat trop rapidement.
  • Les médicaments anti-arythmiques : l’objectif est de diminuer le risque de survenue d’épisode de FA, voire de la réduire (retour en rythme normal) lorsqu’ils sont utilisés sous surveillance hospitalière à une certaine dose.
  • Cardioversion électrique : le cœur est soumis à un choc électrique, sous une brève anesthésie générale, pour rétablir temporairement un rythme normal.
  • Ablation par cathéter : cette intervention mini-invasive a pour objectif de neutraliser les zones de tissu cardiaque anormales pour rétablir un rythme normal et faire disparaître les symptômes, notamment de palpitations et d’essoufflement.
  • Chirurgie : l’ablation chirurgicale est une intervention invasive où les régions électriques anormales du cœur sont éliminées. Cette intervention est en général couplée à une intervention de chirurgie cardiaque réalisée pour une problématique non rythmique (valve, pontage coronarien…).

L’ablation par cathéter : quels avantages ?

Les dernières recommandations nationales, et internationales, proposent une intervention mini-invasive appelée ablation par cathéter de fibrillation auriculaire en premier traitement. Au cours de cette procédure, les zones de tissu cardiaque anormales autour des veines pulmonaires sont neutralisées dans l’oreillette gauche à l’aide de la radiofréquence, ou de la cryo-ablation.

Lors d’une ablation par radiofréquence, un système de cartographie, permettant de reconstruire l’oreillette gauche en 3 D, est utilisé. L’intervention est en souvent réalisée sous anesthésie générale. Les cathéters, permettant la localisation des circuits électriques anormaux et l’ablation (destruction de ces circuits par radiofréquence), sont introduits par l’aine et dirigés vers l’oreillette gauche. Un système de cartographie en 3 dimensions du cœur permet de localiser parfaitement les cathéters et ainsi de réaliser une isolation circonférentielle des veines pulmonaires dans l’oreillette gauche afin de contenir les circuits électriques anormaux à l’origine de la FA pour éviter leur propagation au reste du cœur.

Cette technique d’ablation par radiofréquence peut être utilisée pour le traitement curatif de tous les types de FA (paroxystique et persistante). L’ablation par cathéter peut aussi être réalisée en utilisant la cryothérapie (traitement par le froid). Cette technique est réservée au traitement curatif des fibrillations auriculaires paroxystiques.

Que ce soit par radiofréquence ou par cryothérapie, les cathéters sont ensuite retirés et le patient pourra alors ressortir de l’hopital 24 à 48 heures après son intervention. Il est possible, sous certaines conditions, de réaliser cette intervention en ambulatoire.

Le traitement de contrôle du rythme avec retour en rythme sinusal a démontré une réduction de la morbidité et de la mortalité liées à la fibrillation atriale par rapport à un traitement de ralentissement de la fréquence cardiaque. De plus, dans le cadre d’un traitement de contrôle du rythme, un traitement d’ablation par cathéter a montré sa plus grande efficacité face à un traitement anti-arythmique. Le délai entre le diagnostic de la fibrillation atriale et l’intervention d’ablation par cathéter est un facteur déterminant de succès du traitement. Une ablation par cathéter réalisée rapidement mène à des résultats optimaux dans la diminution de la morbidité due à la fibrillation atriale.

L’ablation de fibrillation par radiofréquence ou cryothérapie

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Illustration d'une ablation sans technique de cartographie avec cryothérapie.
Ablation sans technique de cartographie avec cryothérapie
Technique de cartographie 3 dimensions avec ablation par radiofréquence.
Technique de cartographie 3 dimensions avec ablation par radiofréquence

Le dépistage et le diagnostic précoce de la fibrillation atriale peuvent aider à la mise en place rapide d'un traitement adapté et ainsi améliorer le pronostic. Ils peuvent empêcher la maladie d’évoluer vers une forme plus persistante associée à des symptômes fréquents et durables. Depuis les dernières recommandations et les dernières études internationales, une ablation par cathéter réalisée rapidement après le diagnostic de la fibrillation atriale est un facteur pronostic important dans sa prise en charge.

 

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American Hospital of Paris
2023-06-29T16:04:04