Embolisation pour la goutte réfractaire

Dans certaines formes réfractaires de goutte, lorsque les traitements médicaux restent insuffisants, l’embolisation peut être discutée comme option mini-invasive. Elle vise à réduire une vascularisation anormale associée à l’inflammation articulaire chronique.

Une option mini-invasive en cas de douleurs persistantes

Qu’est-ce que la goutte ?

La goutte est une arthrite inflammatoire provoquée par l’accumulation de cristaux d’acide urique dans les articulations. Elle entraîne des douleurs aiguës, souvent au niveau du gros orteil, mais peut aussi toucher genou, cheville, poignet ou coude.

Dans certains cas, malgré un traitement bien conduit, la maladie peut devenir chronique et s’accompagner de poussées répétées, d’une inflammation persistante, de dépôts de cristaux (tophi) et d’une gêne fonctionnelle durable.

À quoi sert une embolisation pour goutte réfractaire ?

L’embolisation peut être envisagée lorsque la goutte évolue vers une forme chronique difficile à stabiliser et que la douleur reste présente malgré un traitement médical optimal. 

Elle est proposée pour atténuer l’inflammation persistante, réduire la fréquence des crises et améliorer la fonction articulaire, notamment au niveau du genou, de la cheville ou du poignet.
Elle ne remplace pas le traitement de fond visant à contrôler l’hyperuricémie mais intervient en complément lorsqu’un contrôle local de l’inflammation est recherché.

Comment se déroule une embolisation pour goutte réfractaire au sein de l’Hôpital Américain de Paris ?

L’intervention se déroule en ambulatoire, sous anesthésie locale, parfois complétée par une légère sédation.
Une ponction artérielle est réalisée au niveau du poignet ou de l’aine. Le microcathéter est ensuite conduit jusqu’à l’articulation concernée grâce à un guidage en imagerie. Les microparticules sont injectées dans les zones identifiées comme à l’origine de l’hypervascularisation inflammatoire.
Le geste dure en moyenne 45 à 60 minutes. Une courte surveillance est ensuite nécessaire avant le retour à domicile le jour même ou le lendemain selon le protocole retenu.

Comment bien vous préparer à une embolisation pour goutte réfractaire ?

Une consultation préalable permet de confirmer l’indication et d’examiner les examens d’imagerie. Un bilan sanguin récent est requis. L’arrêt temporaire de certains médicaments, notamment les anticoagulants, peut être demandé.
Un jeûne léger peut être nécessaire en cas de sédation. Un accompagnement est recommandé pour le retour à domicile. Toutes les informations utiles, y compris le devis et les mesures d’organisation, sont fournies lors de la consultation.

Embolisation pour goutte réfractaire : quels sont les bénéfices attendus pour ce traitement ?

L’embolisation vise à réduire l’inflammation locale responsable de la douleur chronique. Les patients décrivent généralement une diminution progressive de la douleur au fil des semaines ainsi qu’une meilleure tolérance fonctionnelle.
Dans certaines séries, une amélioration durable de la qualité de vie et une diminution des épisodes inflammatoires ont été observées. L’objectif est d’obtenir un meilleur contrôle des symptômes tout en préservant les options thérapeutiques futures, y compris le traitement médical et les gestes chirurgicaux si nécessaire.

Embolisation pour goutte réfractaire : quels peuvent être les effets secondaires de ce traitement ?

Les effets indésirables sont le plus souvent modérés et transitoires, comme une sensibilité locale ou une douleur légère dans les 24 à 48 heures.
Une rougeur ou un petit hématome au point de ponction peuvent également survenir. Les complications plus sérieuses restent rares lorsqu’un protocole rigoureux et une expertise en radiologie interventionnelle sont appliqués.

Questions fréquentes

Quand ressent-on les premiers effets ?
L’amélioration apparaît généralement entre une et trois semaines après le geste.

Le traitement est-il définitif ?
Il peut apporter un soulagement durable mais ne remplace pas le traitement de fond de l’hyperuricémie. Il s’inscrit dans une stratégie globale de prise en charge.

Peut-on répéter l’embolisation ?
Oui, si les symptômes réapparaissent et que cela est jugé pertinent en concertation avec les équipes spécialisées.

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Sources & crédits

• Okuno Y et al. Embolization of neovessels in chronic gouty arthritis: a pilot study. JVIR. 2017
• FitzGerald JD et al. ACR Guideline for the Management of Gout. Arthritis Care Res. 2020
• Dalbeth N et al. Gout and crystal arthropathies. Lancet. 2021

American Hospital of Paris
2025-12-5T10:48:08