Unité de pédiatrie

Cryothérapie du sein

Dans certaines indications très précises de cancer (petits cancers très localisés à faible risque, femmes âgées), ou en présence de lésions bénigne (fibroadénome par exemple), un traitement par cryothérapie percutanée peut être proposé.

En quoi consiste ce traitement ?

Les lésions tumorales du sein sont d’apparition très fréquente chez la femme, et peuvent correspondre à des lésions cancéreuses ou à des tumeurs bénignes. La stratégie thérapeutique proposée aux patientes est systématiquement décidée en réunion de concertation pluri-disciplinaire (RCP). Dans certains cas, un traitement par cryothérapie percutanée peut être proposé. L’objectif est de détruire la tumeur mammaire sans chirurgie (et donc, sans cicatrice).

Ce traitement consiste à insérer au sein de la tumeur une aiguille, dont la partie distale va ensuite être refroidie pour créer un glaçon qui englobera la tumeur, permettant ainsi sa destruction. Cette procédure est rapide (moins d’une heure), peu invasive (ne laisse qu’une cicatrice millimétrique), et peut être réalisée sous simple anesthésie locale, permettant à la patiente de quitter l’hôpital directement après l’intervention.

Comment se déroule une cryothérapie du sein ?

La cryothérapie percutanée du sein est une procédure non invasive, innovatrice par son approche percutanée, c’est-à-dire directement au travers d’une aiguille, et sans incision autre que le point de ponction millimétrique.

L’intervention débute par une anesthésie locale, comme lors d’une biopsie mammaire. A l’aide des différentes machines d’imagerie (mammographe, échographe ou scanner), le radiologue insert ensuite une fine aiguille au sein de la tumeur. L’utilisation d’un guidage par imagerie permet une localisation exacte de la tumeur, et un positionnement très précis de l’aiguille de cryothérapie, au cœur de la tumeur.

A l’aide d’un système de refroidissement par liquide nitrogène circulant dans l’aiguille, un glaçon va se former autour du bout de l’aiguille. Le froid généré par ce glaçon va permettre la destruction de la tumeur. Le radiologue surveillera pendant la formation du glaçon que ce dernier couvre entièrement la lésion et n’envahisse pas les structures adjacentes. Dès lors que le glaçon a atteint une taille permettant la destruction de l’ensemble de la tumeur, le système est réchauffé et l’aiguille peut ainsi être retirée.

La cryothérapie du sein, est-ce douloureux ?

Une anesthésie locale est effectuée en début de procédure pour le placement de l’aiguille.

La phase de congélation n’est pas douloureuse, puisque le froid a également un effet anesthésiant. La cicatrice post-intervention est millimétrique et se referme en quelques heures.

Notre équipe est particulièrement attentive au bon déroulement de la procédure : nous disposons de matériel de musico-thérapie qui permet à la patiente d’être parfaitement détendue pendant le geste. Une infirmière reste également à ses côtés pour l'accompagner pendant l’ensemble de la procédure.

Les suites de cette procédure sont habituellement très simples et indolores, et les activités normales peuvent être reprises dès le retour à la maison.

Quels résultats et quels avantages ?

Lorsque les indications de cryothérapie sont bien posées (raison pour laquelle tous les dossiers doivent être discutés au préalable en réunion de concertation pluri-disciplinaire), le traitement permet une destruction complète de la tumeur dans pratiquement 100 % des cas.

Les toutes premières interventions de cryoablation du cancer du sein remontent à 1995. Depuis lors, de nombreuses données de la littérature montrent des résultats prometteurs, notamment sur les lésions de petite taille.

  • En 2004, une étude a été réalisée sur 29 patientes atteintes d’un cancer du sein invasif primitif (< 2 cm) (1). La procédure a été un succès pour 27 d’entre-elles (93%), avec une destruction de 100% des tumeurs < 1 cm.
  • En 2009, un essai a évalué la faisabilité de la cryoablation multisonde percutanée pour diverses présentations de cancer du sein in situ (2). 22 foyers cancéreux (stades I à IV) ont été traités chez 11 patientes âgées de 60 ans et plus. Aucune complication significative ni récidive n’ont été notées après un suivi moyen de 18 mois.
  • En 2011, une étude a évalué l’efficacité de la cryothérapie avec une seule sonde sous guidage échographique sur 15 patientes (64-82 ans) présentant une lésion de 8 ± 4 mm (3). 14 des 15 patientes ont observé une nécrose complète de la lésion.
  • En 2016, le premier grand essai multicentrique utilisant la cryoablation pour traiter le cancer du sein a été mené (4). Portant sur 86 patientes (dont 87 tumeurs mammaires), il a montré une cryoablation réussie dans 100% des cas de lésions de 1 cm ou moins, avec aucune tumeur résiduelle.
  • Dans la plus grande étude publiée à ce jour (essai ICE3, 2021 (5)), portant sur le traitement de petites lésions de faible grade et de bon pronostic, plus de 99 % des tumeurs ne montraient aucun signe de récidive après un suivi moyen de 35 mois. Cet essai portait sur 194 patientes âgées de 50 ans et plus, atteintes d’un cancer du sein d’une taille inférieure ou égale à 1,5 cm (grades faible à intermédiaire). La procédure a été bien tolérée, avec une satisfaction de plus de 95% des patientes et 98% des médecins.

Enfin, de nouvelles études sont attendues prochainement pour évaluer plus précisément l’efficacité de la cryoablation du cancer du sein.

En conclusion, la cryoablation percutanée est une technique mini-invasive permettant d’offrir d’excellents résultats oncologiques et esthétiques. Elle présente une alternative prometteuse à la chirurgie, en offrant les avantages d’une procédure peu invasive aux risques minimes.

L’avantage principal de la cryothérapie réside dans son caractère mini-invasif. Il s’agit en effet d’un traitement pratiqué en externe, donc sans hospitalisation. La procédure est assez similaire à une biopsie mammaire. Lorsque la cryothérapie est réalisée dans de bonnes conditions, les suites opératoires sont très simples avec un retour à une vie normale le jour même de l’intervention.

Comment se déroule la cryothérapie du sein à l'Hôpital Américain de Paris ?

L’équipe de l’Hôpital Américain de Paris fait partie des équipes pionnières dans le développement de la cryoablation du cancer du sein en France.

L'indication de cryothérapie doit être décidée et validée lors d'une réunion de concertation pluri-disciplinaire, au terme d’un parcours complet permettant un diagnostic exact de la maladie et de son éventuelle extension.

Avant l’intervention, il est nécessaire de rencontrer le radiologue interventionnel en consultation (physique ou téléconsultation).

Le jour de la procédure, la patiente est accompagnée en salle de radiologie, où elle retrouve le radiologue. L’intervention dure en général une demi-heure. Une infirmière reste à ses côtés pour l'accompagner pendant l’ensemble de la procédure.

Une fois les champs stériles installés, le radiologue effectue l’anesthésie locale, qui sera efficace très rapidement. Il met ensuite en place la sonde de cryothérapie au sein de la tumeur, puis déclenche la formation du glaçon. Durant toute la durée de la congélation, le radiologue adapte les différents paramètres de la machine, pour arriver à une taille de glaçon optimal. Généralement deux cycles de refroidissement successifs sont appliqués pour une durée de refroidissement entre 10 et 20 minutes.

Après le refroidissement, l’aiguille est réchauffée puis retirée. Un pansement est appliqué sur le point de ponction et l’intervention est terminée.

Après l’intervention, la patiente peut regagner son domicile sans nécessitée de surveillance hospitalière. En cas de problème dans les suites d’intervention, un radiologue interventionnel est joignable 7/7 jours, 24/24 heures.

La procédure de cryothérapie est systématiquement intégrée dans le parcours de soin. Toutes les informations relatives à l’intervention sont centralisées dans le dossier patient, et nos radiologues sont en contact très réguliers avec oncologues, chirurgiens et radiothérapeutes pour optimiser au mieux la prise en charge.

Quels sont les effets secondaires de ce traitement ?

La cryothérapie du cancer du sein est une technique mini-invasive de radiologie interventionnelle, réalisée en ambulatoire sous anesthésie locale. Les effets secondaires sont extrêmement faibles et le taux de complications majeures est inférieur à 1%. Seuls quelques cas d’infection post-opératoire ou de formation d’hématome ont été rapportés (mais dans des proportions inférieures à l’intervention chirurgicale).

Une première consultation est réalisée 1 mois après la procédure afin de s’assurer de la bonne évolution clinique. Deux autres consultations sont réalisées à 6 puis 12 mois. De plus, l’Hôpital Américain de Paris dispose d’une astreinte joignable 24h/24 et 7j/7 en cas de problèmes ou questionnements.

Chiffres clés

  • + de 2,2 millions

    C’est le nombre de cas de cancer du sein recensés en 2020 dans le monde.

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American Hospital of Paris
2023-03-14T10:03:14