Cryoneurolyse
Qu’est-ce qu’une cryoneurolyse ?
La cryoneurolyse consiste à appliquer localement un froid intense, à l’aide d’une sonde positionnée au contact d’un nerf douloureux. Ce froid interrompt temporairement la transmission de la douleur, tout en préservant les structures de soutien du nerf.
Sous guidage par imagerie (échographie, scanner ou cone-beam CT), la sonde est placée avec précision, sans incision ni cicatrice visible.
Historiquement, l’usage thérapeutique du froid remonte à l’Antiquité : Hippocrate mentionnait déjà l’application de neige pour calmer certaines douleurs. Au XIXᵉ siècle, le médecin britannique James Arnott a mené les premières expériences de cryothérapie ciblée sur les nerfs. La (–70 à –90 °C) de façon contrôlée. Ces progrès technologiques permettent aujourd’hui des gestes sûrs, précis et réalisés en ambulatoire.

Comment se préparer à une cryoneurolyse ?
Avant l’intervention, une consultation spécialisée avec un radiologue interventionnel permet de confirmer l’indication et d’expliquer le déroulement du geste. Des examens complémentaires (IRM, échographie, bilan sanguin) peuvent être demandés.
Le patient doit signaler la prise d’anticoagulants ou d’anti-inflammatoires, ainsi que toute allergie connue. Dans certains cas, une consultation d’anesthésie est organisée.
Il est conseillé de venir accompagné pour le retour à domicile.
Comment se déroule une cryoneurolyse ?
Le patient est accueilli en ambulatoire le jour de l’intervention et installé dans une salle de radiologie interventionnelle. Une anesthésie locale est réalisée au point d’entrée de la sonde, ce qui rend le geste indolore. Le patient reste conscient, mais un léger sédatif peut être proposé pour plus de confort.
Sous contrôle d’imagerie (échographie, scanner ou cone-beam CT), le radiologue positionne une fine sonde au contact du nerf ciblé. Une fois en place, la sonde est refroidie par un gaz réfrigérant (protoxyde d’azote ou dioxyde de carbone), ce qui provoque la formation d’une petite « boule de glace » (ice ball) à son extrémité. Cette zone froide atteint –70 à –90 °C et bloque la conduction nerveuse. La phase de congélation dure quelques minutes et peut être répétée plusieurs fois si nécessaire.
Pendant toute la procédure, la fréquence cardiaque, la tension artérielle et le taux d’oxygène sont surveillés. L’intervention dure en moyenne 30 à 60 minutes, selon la localisation et le nombre de nerfs à traiter.
À la fin du geste, la sonde est retirée et le point de ponction cutané est recouvert d’un pansement simple, sans point de suture. Après une courte surveillance, le patient rentre chez lui le jour même et peut reprendre ses activités dès le lendemain.
Quelles sont les pathologies susceptibles d’être traitées ?
La cryoneurolyse peut être proposée dans de nombreux contextes de douleur chronique ou neuropathique. Parmi les indications les plus fréquentes :
- Névralgies chroniques : intercostales, occipitales, pudendales, faciales, trigéminales (cas sélectionnés).
- Douleurs post-chirurgicales ou post-traumatiques : notamment liées à des névromes cicatriciels.
- Douleurs articulaires : genou, épaule, cheville.
- Douleurs lombaires ou sacro-iliaques.
- Spasticité musculaire.
- Hyperhidrose (transpiration excessive).
Certaines applications spécifiques sont également pratiquées :
- Cryoneurolyse du genou pour soulager l’arthrose ou les douleurs chroniques.
- Soulagement des douleurs après une mastectomie.
- Cryoneurolyse ciblée du nerf pudendal.
- Cryoneurolyse du nerf grand auriculaire.
- Cryoneurolyse pour douleur après une fracture des côtes.
- Radiofréquence pulsée et cryoneurolyse pour névrome cicatriciel.
- Névralgie du trijumeau : cryoneurolyse ou neurolyse chimique selon les cas.
- Cryoneurolyse du nerf clunéal pour lombalgie et douleur fessière.
- Ablation thermique ou cryoneurolyse des nerfs facettaires cervicaux.
Quels résultats attendre d’une cryoneurolyse ?
La cryoneurolyse permet le plus souvent un soulagement durable de la douleur de 1 ans à 2 ans . Dans certains cas, la douleur peut disparaître plus longtemps, en particulier lorsqu’un névrome cicatriciel régresse.
En interrompant la transmission nerveuse, la cryoneurolyse contribue aussi à casser le cycle de la douleur chronique. Cette interruption permet au système nerveux de se réadapter et d’atténuer l’hypersensibilisation, offrant parfois un bénéfice prolongé au-delà de la durée attendue.
Le geste peut être répété si nécessaire.
Quels peuvent être les effets secondaires d’une cryoneurolyse ?
Les effets secondaires sont rares et le plus souvent transitoires : sensation d’engourdissement, petites ecchymoses, gêne ou douleur passagère au point de ponction.
Les complications graves (infection, lésion d’un nerf moteur) sont exceptionnelles.
Y a-t-il des contre-indications à une cryoneurolyse ?
La cryoneurolyse est contre-indiquée en cas d’infection locale au point de ponction et chez les patients souffrant de maladies liées au froid (syndrome de Raynaud, cryoglobulinémie, urticaire au froid).
Pourquoi choisir l’Hôpital Américain de Paris pour une cryoneurolyse ?
À l’Hôpital Américain de Paris, la cryoneurolyse est réalisée par des radiologues interventionnels expérimentés.
Les patients bénéficient d’un plateau technique complet avec accès à l’ensemble des modalités d’imagerie, permettant un guidage adapté à chaque situation.
L’intervention se déroule dans un environnement sécurisé, avec une équipe complète (radiologue, anesthésiste, infirmiers, manipulateurs) et un accès permanent aux soins de réanimation si nécessaire.
Un suivi personnalisé est ensuite assuré pour accompagner chaque patient et optimiser les résultats du traitement.
