L’algodystrophie : qu’est-ce que c’est ?
Que faut-il savoir sur la zone touchée ?
L’algodystrophie touche une articulation et les tissus qui l’entourent : peau, muscles, tendons et os. Le membre affecté peut devenir chaud, douloureux, gonflé ou au contraire froid et raide selon l’évolution. Toutes les articulations peuvent être concernées, mais l’épaule, le poignet, la main, la cheville ou le pied sont les plus souvent touchés.
Les échanges sanguins et nerveux locaux sont perturbés, entraînant des modifications visibles sur la peau et parfois sur l’os.
Quels sont les symptômes de l’algodystrophie ?
L’algodystrophie évolue généralement en deux phases, mais leurs limites peuvent varier selon les patients.
Phase dite “chaude”
Cette phase dure habituellement quelques semaines à quelques mois.
Les symptômes typiques sont :
• douleur continue, souvent intense et disproportionnée par rapport à l’événement déclencheur ;
• chaleur locale et augmentation de la transpiration ;
• peau rouge ou violacée ;
• œdème ;
• difficulté à utiliser l’articulation, même au repos.
Phase dite “froide”
Avec le temps, la douleur peut diminuer mais laisser place à :
• raideur importante de l’articulation ;
• diminution des amplitudes de mouvement ;
• rétraction des tissus (capsule et tendons) ;
• peau plus fine, plus fragile ;
• diminution de la force et du volume musculaire.
Sans prise en charge précoce et adaptée, la gêne fonctionnelle peut persister plusieurs mois.
Quels sont les facteurs de risques de l’algodystrophie ?
L’algodystrophie peut apparaître dans différents contextes. Les principales situations identifiées sont :
• traumatisme : fracture, entorse, chirurgie (environ 60 % des cas) ;
• immobilisation prolongée après un accident ;
• atteintes neurologiques (notamment après un AVC) ;
• maladies métaboliques (diabète, hyperuricémie) ;
• maladies vasculaires (artérite, séquelles de phlébite) ;
• prise de certains médicaments (ex. certains traitements antiépileptiques ou anciennes trithérapies du VIH) ;
• grossesse (plus rarement, atteinte de la hanche).
Les femmes sont davantage touchées que les hommes et le membre supérieur est plus fréquemment concerné.
Contrairement à certaines idées reçues, les études ne montrent pas que l’état psychologique soit un facteur favorisant.
Comment est réalisé le diagnostic de l’algodystrophie au sein de l’Hôpital Américain de Paris ?
Le diagnostic est avant tout clinique. Notre équipe spécialisée s’appuie sur un examen complet du membre, l’historique du traumatisme éventuel et l’évolution des symptômes.
Plusieurs examens peuvent être utilisés pour confirmer le diagnostic ou exclure d’autres maladies :
• radiographies : elles peuvent montrer plus tardivement une déminéralisation osseuse particulière ;
• IRM : utile pour détecter des anomalies précoces et éliminer d’autres causes ;
• scintigraphie osseuse : souvent informative mais non positive dans tous les cas ;
• échographie ou autres examens ciblés selon les besoins.
Le diagnostic est posé après une évaluation globale. Nos médecins prennent le temps d’expliquer chaque étape et les raisons d’orienter vers un traitement donné.
Quels sont les différents traitements mis en place au sein de l’Hôpital Américain de Paris pour traiter l’algodystrophie ?
La prise en charge repose sur une approche multimodale, personnalisée et précoce.
Traitements médicaux
Ils visent à réduire la douleur et à limiter l’inflammation : antalgiques, anti-inflammatoires, parfois corticostéroïdes selon les cas. Aucun médicament ne dispose d’autorisation spécifique pour traiter l’algodystrophie, mais plusieurs options peuvent soulager les symptômes.
Rééducation fonctionnelle
La rééducation est essentielle. Elle vise à maintenir la mobilité, éviter la raideur, améliorer la fonction et limiter les rétractions des tissus. Nos spécialistes de médecine physique guident la progression en tenant compte de la douleur.
Prise en charge de la douleur
Selon les situations, des techniques complémentaires peuvent être proposées : blocs nerveux, traitements locaux, ou prise en charge dans une consultation spécialisée en douleur.
Options innovantes
Dans certains cas sélectionnés, une embolisation artérielle peut être discutée comme complément dans la prise en charge lorsque les traitements habituels ne suffisent pas. Ce geste reste une option innovante, indiqué de manière ciblée et nécessitant une information détaillée et un consentement renforcé.
Une fiche dédiée “Embolisation dans l’algodystrophie” est disponible pour plus d’informations.
Quel est le suivi médical au sein de l’Hôpital Américain de Paris ?
Le suivi repose sur des consultations régulières pour évaluer l’évolution de la douleur, la mobilité et la récupération fonctionnelle. Les programmes de rééducation sont ajustés selon l’amélioration constatée. Si nécessaire, notre équipe pluridisciplinaire (médecine physique, douleur, chirurgie, radiologie) réévalue les options thérapeutiques au cours du temps.